Séréna Naudin

Atelier radio

Séréna utilise l’outil radiophonique pour développer des actions de recherche, notamment avec des personnes étrangères. Après avoir consacré ses études au théâtre et à l’anthropologie, elle a découvert la radio. Dans le prolongement du travail théâtral, cette dernière est un moyen de valoriser l’expression par la parole et porte un soin particulier à la voix, aux intonations, aux sons et aux silences.
A l’intersection entre création culturelle, recherche socio-anthropologique et éducation populaire, son travail mené sous la forme d’ateliers cherche à faire émerger la parole, susciter l’échange et la réflexion croisée. Pensé à la fois comme un dispositif de rencontres et un moyen de diffusion, la radio est mobilisée pour penser collectivement la société et le pouvoir d’agir.
Des années d’engagement auprès de personnes nouvellement arrivées en France et marginalisées ont été l’occasion d’aborder les problématiques de la migration sous différents aspects (langue, santé, administration, asile, études) et de constater les injonctions de la société à leur égard et les positions
qu’on leur assigne. C’est pour cela qu’elle a réfléchi à la création d’un espace pour travailler à sortir de ces assignations en proposant une autre position, d’où la mise en place des ateliers radio A plus d’une voix dans des cours de français destinés à des demandeurs d’asile. Depuis 2018, Séréna mène une recherche doctorale interrogeant le pouvoir d’agir des demandeurs d’asile en posant les questions suivantes : comment les demandeurs d’asile peuvent-ils acquérir le pouvoir de parler ? Comment cette parole se construit-elle en dehors de la procédure et face aux représentations véhiculées par les discours dominants ? Pour ce faire, elle propose une expérimentation méthodologique autour de la prise de parole dans des ateliers radiophoniques. Il s’agit d’une thèse CIFRE en sociologie à Modus Operandi, au Centre de Recherche Sociologique et Politique de Paris (CRESPPA – Paris 8) dans le groupe Genre Travail Mobilités et associée au laboratoire PACTE (Université Grenoble-Alpes).

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